Historique
L’Athlétique Sport Aixois, a été crée en 1947 sous l’impulsion de Johannes Pallière, coureur de longues distances. Principalement orienté sur le cross et le demi-fond, le club est devenu par la suite pluridisciplinaire grâce notamment à la création en 1972, du stade d’athlétisme Jacques Forestier et à l’amélioration générale des installations sportives.
Emmené et guidé par de grandes figures philanthropiques que sont, Robert Bogey, Henri Lapierre, Gratien Ferrari, Pierre Carraz, Maurice Martinetto, l’A.S.A va vite accéder au plus haut niveau de l’athlétisme français.
Les années 50 : Toute chose a un commencement…
En 1950, les athlètes de l’A.S.A étaient à la fois sprinters, lanceurs, sauteurs ou crossmen. Chacun se diversifiait et la spécialisation n’était pas chose courante.
Au début des années 50, le club n’avait pas un grand potentiel, la transition d’une génération à l’autre était en train de s’effectuer.
En 1953, la construction de la piste en herbe de l’hippodrome, devint un atout pour les scolaires. Désormais, la pratique de l’athlétisme dans de bonnes conditions, sous l’oeil averti des professeurs d’EPS et du catalyseur Pallière, favorisa la détection et le recrutement. De jeunes athlètes polyvalents firent leur apparition et le passage scolaire / club s’effectuait normalement. Ainsi le club s’étoffa et un véritable travail de formation pût commencer.
Durant cette période, les entraînements n’étaient pas scientifiques, encore moins codifiés et chacun touchait à tout sans vraiment se spécialiser. Les entraîneurs optaient pour une pratique de l’athlétisme naturelle, sauvage et il est vrai assez virile : Footing pieds nus dans les cailloux, marche et course dans les marais…
Cependant, chacun s’y donnait à cour joie et les notions de techniques ou de performances restaient complètement en arrière plan.
Les filles un peu en retrait n’adhéraient pas forcément à cette méthode mais les qualités à défaut de travail étaient bien présentes. Du coté du demi-fond, le niveau du club était en avance sur celui du sprint et les coureurs figuraient toujours parmi les premières places au niveau régional. Notons également que l’équipe de cross senior a remporté 40 titres de champion des Alpes depuis 1954 ; un record qui n’est pas près d’être battu et qui mérite notre respect. Au niveau national, l’équipe de cross senior se qualifiera pour la première fois en 1957 et, par la suite, participera chaque année aux championnats de France de cross pendant 37 ans ! En se classant 25 fois dans les dix premiers (dont deux titres chez les seniors en 74 et en 88).
Les années 60 : L’avènement
Les années 60 marquent le début des Inter-clubs, la FFA décide de créer un championnat de France des clubs avec le système des montées et des descentes tel que nous le connaissons actuellement. C’est le premier grand virage dans l’histoire de L’A.S.A. Les athlètes se spécialisent et l’on assiste à une ascension rapide du niveau du club. L’équipe masculine de l’A.S.A accèdera au niveau national dès 1963 pour rester par la suite 32 ans dans cette catégorie. Les Inter-clubs apportent une dynamique de groupe qui permettra à l’A.S.A de participer à la grande finale N1 en 66, face au Racing et au stade français. Notons également qu’en 1968 Charlemagne Anyamah participera au décathlon des JO de Mexico sous les couleurs du club, une performance digne d’un roi.
Du coté du demi-fond, la période 60-63 et celle d’un dénommé Robert Bogey ; C’est la période des records de France. Après un entraînement forcené avec son sparring-partner Henri Lapierre, l’hirsute Bogey, battra 6 records de France (2 miles, 3000 m, 5000m et 10000m) et un record du monde (relais 4 x 1500m avec notamment Michel Jazy) ; Il gagnera même en 1963 les France de cross. Hélas, il sera stoppé par une maudite blessure alors qu’il préparait le record du monde de l’heure détenu par Emile Zatopek.
Les années 60 ont permis la découverte de nouveaux talents et ont ouvert le club sur une dynamique de victoires. De plus, la spécialisation des athlètes va permettre à l’A.S.A une formation plus rigoureuse et plus ciblée, ce qui a court terme débouchera, implicitement, sur la mise en place d’une équipe Inter-clubs solide, complète et pérenne.
Les années 60 s’achèvent sur une bonne nouvelle, L’A.S.A aura sa piste synthétique pour le début de la nouvelle décennie. C’est la fin des séances de nuits sur l’hippodrome où les départs étaient donnés à la lampe de poche…
Les années 70 : La machine est lancée
1973 est une date clef dans la vie de L’A.S.A, c’est l’inauguration et la mise à disposition de la piste en synthétique du stade Lafin. Désormais le club possède des instruments de travail performants et les groupes d’entraînement se garnissent d’athlètes toujours plus nombreux. Le club est en pleine croissance. Pour la première fois dans l’histoire du club un groupe « fille » se met en place et s’entraîne comme les garçons. Le début des années 70 est placé sous le signe de la technique et des résultats. C’est l’époque où les entraîneurs nationaux et recruteurs de talents s’efforcent d’expliquer que, sur ces nouvelles pistes (en synthétique), il faut courir « autrement », apparaît alors une avalanche de nouveaux exercices plus ou moins pertinents sensés améliorer les résultats. Nous sommes dans une ère nouvelle de l’athlétisme, tout s’accélère et les performances ne cessent de grimper.
Concernant les sauts, le sachet infuse lentement mais sûrement. Les perchistes, les tripleux et les sauteurs en longueur accusent des performances prometteuses qui laissent envisager de grandes ambitions.
Toujours en avance, le demi-fond aixois cumule les victoires sur le plan régional et les cross restent une très bonne préparation pour la piste en été. L’année 73 révèlera un très grand talent : Liardet. Ce coureur hors du commun né à Sault au pied du Ventoux, le plus doué de sa génération, deviendra vice-champion de France du 5000m en 13’49’’2, portera 5 fois le maillot de l’équipe de France et améliorera la même année son record du 10000m en 28’43’’8.
En 1975 c’est un minime imbibé de talent qui fît son apparition : Paul Arpin. Ce jeune Tarentais deviendra champion de France UNSS du 2000m puis vice-champion de France (5’49’’2). Quelques années plus tard, on en reparlera d’ailleurs, son talent agissait tel un précipité chimique dans un tube à essai…
Les années 70 s’achèvent par la victoire (en 1979) de l’équipe masculine en inter-club nationale 2. Elle s’imposera dans son stade devant le C.S Bourgoin Jallieu et le Stade Clermontois.
Les années 80 : L’âge d’or du sprint Aixois
Après une macération lente mais certaine, le sprint aixois va enfin combler son retard et monter en puissance jusqu’à nos jours. Les années 80 sont une période riche en places d’honneur et sélections individuelles mais également en titres et podiums, fréquents pour les relais. Contrairement à l’époque précédente, ce sont les filles qui vont dominer et tenir le haut du pavé.
En 1986, le relais féminin remportera 2 titres nationaux, un au 4 x 100m (en 44’’86) et l’autre au 4 x 200m. Côté hommes, des sprinters talentueux font leur apparition, c’est le cas notamment de Thierry Tribondeau qui après trois courses à une heure d’intervalle courra un 200m en 20’’87. Le relais masculin devenait redoutable et ce classait toujours sur les podiums nationaux. Le groupe sprint à l’A.S.A. prenait de la hauteur et dans toutes les disciplines et toutes les catégories on allait de plus en plus vite. Le demi-fond, lui, irréprochable comme à son habitude, met en évidence un grand nom et surtout un talent immense : Paul Arpin.
En 86-87-88 il gagna les France sur 5000 m et en 88, il battra tous ses records : 3000 m (7’43’’58), 5000 m (13’22 ‘’03) et 10000 m (27’39’’36). A partir de 1986, l’A.S.A. va posséder la meilleure équipe de demi-fond de son histoire et remportera en 1988 la coupe de France de cross (titre en seniors et juniors).
Chez les filles se sont les jeunes qui excellent et dès 1984, un gros travail de prospection avec des minimes issus des collèges permettra la mise en place d’une équipe solide et victorieuse. Toujours en 1984, l’équipe masculine inter-club remportera son 2ème titre de champion de France N2 en battant le CA Montreuil. Côté saut et lancer tout roule, les records du club sont constamment améliorés et les athlètes passionnés prolifèrent.
Les années 80 seront un coup de pub exceptionnel pour l’athlétisme en plus d’une forte médiatisation, des athlètes au charisme incontestable opèrent dans les stades et enchantent la foule. Ce sport flirte désormais avec les notions de spectacle, show, argent…
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L’Athlétique Sport Aixois (A.S.A.), club d’athlétisme fondé en 1947, connaît depuis le début des années 1960 une réussite sportive importante, autant du point de vue du nombre de licenciés que des résultats aux plans régional et national. Dans le contexte d’une ville moyenne de 28 000 habitants, la continuité des niveaux de performancesainsi que l’ancrage dans les dimensions sociale, politique et culturelle de la ville et de son agglomération sont un champ d’étude intéressant.
Alors que ce club occupe un rang atypique dans la hiérarchie nationale en raison de ses moyens et de son bassin de recrutement, nous nous intéressons donc aux facteurs qui font que la performance, les performances athlétiques réalisées s’inscrivent dans un processus d’élaboration et de construction culturel par des hommes et des femmes partageant un même projet et des valeurs identiques.