Pierre – plus connu sous le nom de « Pierrot » – est né le 5 juin 1940 à Aix-les-Bains et grandit dans le quartier de Lafin, au pied de la colline de Corsuet à deux pas du stade Jacques Forestier qui devint très vite son jardin. Entre ensuite dans sa vie Johannès Pallière qui a créé le club de l’Athlétique Sport Aixois (ASA) en 1947. Pierrot débute sa carrière d’athlète en 1955, pratiquant toutes les disciplines. En 1959, il deviendra ainsi champion de France du pentathlon junior et vice champion de France du 110m haies. Sur cette dernière épreuve, il sera sélectionné en équipe de France junior pour le match France-Belgique à Liège.
Très vite il assure l’entraînement de ses camarades, plus particulièrement en sprint, et sur les haies, mais aussi dans les sauts et certains lancers. Il poursuit ses études secondaires au lycée Vaugelas de Chambéry ; suit une année d’études de droit sans qu’il soit très motivé car le sport en général l’attire beaucoup plus. C’est à cette époque qu’il rencontre Denise, sa future épouse, qui prépare le diplôme de Maitresse d’Education Physique et qu’il décide de préparer à Aix-les-Bains le professorat d’Education Physique pendant quatre ans, en candidat libre, avec quelques camarades.
Après sa réussite au CAPES en 1967, il sera nommé au lycée Vaugelas à Chambéry comme professeur d’EPS. Il poursuivra ensuite sa carrière d’enseignant au collège Marlioz jusqu’en 2000, année de sa retraite. Sous son impulsion et avec plusieurs de ses camarades professeurs d’EPS à Aix-les-Bains, l’ASA va entamer une progression sur le plan national.
Pierrot est omni présent et ne lâchera plus jamais les rênes, il formera un nombre impressionnant de champions de France et d’internationaux notamment Chantal Beaugeant, Grégory Gabella, Manu Reynart, Pierre-Alexis Pessonneaux… Sous son autorité et sa compétence, l’ASA va cumuler 29 titres de champions de France en relais 4×100 et 4x200m, tant en féminines qu’en masculins ainsi que 31 autres podiums.
Il était avant tout l’entraîneur de tout le monde, porté par un credo : le travail, le travail, rien que le travail. Pour lui, il n’y avait pas de différence entre les athlètes à fort potentiel et ceux de moindre envergure car il avait la passion de faire briller les autres, d’aider tous les athlètes à repousser leurs limites. Il avait l’œil du détail et l’expérience du pratiquant, le verbe sans concession de celui qui savait se faire aimer et respecter.
C’est surtout la réussite de Christophe Lemaitre qui le fera connaitre au grand public, lui qui a toujours entraîné bénévolement le meilleur sprinter français. La déclaration du double médaillé olympique résume bien le personnage : « …je pense que, sans lui, je ne serai pas devenu l’athlète et la personne que je suis… »
Pierrot laissera un souvenir impérissable à toutes les générations d’athlètes et de dirigeants de son club et du monde de l’athlétisme, mais aussi auprès de tous ceux qui ont eu la chance de le côtoyer. Maurice Martinetto et Jean-Luc Gastaldello
